Une nouvelle étude de l’Université Hébraïque a examiné et remis en question la longue théorie des conflits de motivations, appelés conflits motivationnels, de Kurt Lewin avec de nouvelles découvertes suggérant que la difficulté de résoudre les conflits dépend du contexte émotionnel. L’étude a révélé que les conflits d’évitement-évitement sont plus difficiles dans des contextes positifs et neutres, alors qu’aucune différence significative n’a été trouvée dans des contextes négatifs. Les résultats de cette étude élargissent notre compréhension des conflits de prise de décision.
[Université Hébraïque de Jérusalem] – Une série récente d’expériences menées par l’étudiante au doctorat Maya Enisman et le Dr Tali Kleiman du département de psychologie de l’Université Hébraïque de Jérusalem remet en question la théorie bien établie de la résolution des conflits motivationnels introduite par Kurt Lewin. Selon Lewin, les conflits entre deux résultats indésirables (conflits d’évitement-évitement) sont généralement plus difficiles à résoudre que ceux entre deux résultats désirables (conflits d’approche-approche).
Lewin soutenait que les conflits d’évitement-évitement, où les individus doivent choisir entre deux résultats indésirables, sont généralement plus difficiles à résoudre que les conflits d’approche-approche, qui consistent à choisir entre deux options désirables. Dans les conflits d’évitement-évitement, l’intensité des sentiments négatifs associés aux deux choix et la difficulté de la prise de décision conduisent souvent à une détresse psychologique accrue. Contrairement aux conflits d’approche-approche, où la prise de décision peut impliquer de choisir l’option présentant le plus d’avantages, les conflits d’évitement-évitement nécessitent de naviguer entre deux résultats indésirables ou de trouver un compromis pour minimiser les conséquences négatives.
La nouvelle étude de Maya Enisman et du Dr Tali Kleiman, qui comprend cinq expériences, soutient que la difficulté de résoudre ces conflits ne dépend pas uniquement du type de conflit, mais plutôt de la compatibilité entre les conflits et le contexte émotionnel dans lequel ils se produisent. Les résultats suggèrent que les conflits d’évitement-évitement sont notablement plus difficiles dans des contextes affectifs positifs, mais ne montrent aucune différence significative dans la difficulté de résolution par rapport aux conflits d’approche-approche dans des contextes négatifs.
L’étude introduit également une condition neutre pour fournir une base de référence à ces effets, ce qui contraste avec les recherches précédentes qui ne tenaient pas compte de l’impact du contexte affectif. Ces perspectives testent les limites de la sagesse acceptée qui prévaut depuis que la théorie de Lewin a été proposée pour la première fois en 1931.
Les chercheurs ont également souligné l’influence sociale de ces conflits, notant comment les dilemmes d’évitement-évitement sont souvent représentés dans des idiomes comme « entre l’enclume et le marteau », reflétant la nature profondément enracinée de tels conflits dans l’expérience humaine. En revanche, les conflits d’approche-approche sont moins susceptibles d’être exprimés en termes aussi vivants, suggérant une représentation sociale qui s’aligne sur les conclusions initiales de Lewin.
« Cette étude revisite une théorie fondamentale en psychologie sociale et ouvre de nouvelles voies pour comprendre les conflits de prise de décision sous diverses influences contextuelles », a déclaré l’étudiante au doctorat Maya Enisman, chercheuse principale de l’étude.
L’article de recherche intitulé « La difficulté relative de résoudre les conflits motivationnels dépend du contexte affectif » est maintenant disponible dans la revue Emotion et peut être consulté sur https://doi.org/10.1037/emo0001353.